"Ode à l’amour, "Paris d'amour" est un portrait de la ville lumière et de la joie de vivre de ses habitants. Gérard Uféras a photographié 70 mariages et pacs, révélant ainsi un kaléidoscope où il apparaît que quelques soient leurs origines sociales, culturelles, religieuses, tous les hommes et les femmes partagent le même rêve. “Paris d’amour” célèbre la chance de vivre dans une ville où la laïcité offre à chacun la liberté d’exprimer ses différences dans le respect d’autrui. Il délivre un message d’ouverture et de tolérance. Les photos de Gérard Uféras sont pleines de poésie, de rires et d’émotion, il nous convie à un voyage sensible et tendre dans le coeur même de l’être humain." Préface d'Albert Jacquard au livre "Paris d'Amour" édition Castor et Pollux: "Les réjouissances dont le mariage est l’occasion peuvent sembler être un simple rituel n’ayant d’importance que pour les familles. En réalité elles sont une des facettes pittoresques d’un événement cosmique, dont l’humanité est une des conséquences. Durant les premiers milliards d’années de notre planète, les êtres que nous désignons comme les vivants, luttaient contre l’usure du temps en se reproduisant ; comme savent le faire les bactéries actuelles, ils étaient capables de produire une copie conforme d’eux-mêmes, autrement dit de se cloner selon la terminologie des biochimistes. Grâce à cette performance, les populations ont pu compenser la disparition des uns par le clone des autres, la collectivité s’est maintenue dans la durée. Mais un monde capable de reproduction est un monde de la ressemblance, de l’uniformité ; il est à la merci d’une catastrophe collective. Heureusement une véritable révolution s’est produite il y a sans doute moins d’un milliard d’années. Certains de nos lointains ancêtres ont abandonné le processus de la reproduction, du « un » qui devient « deux », et ont mis au point celui de la procréation, du « deux » qui produit « un ». L’essence de cet événement est que chacun des géniteurs ne transmet que la moitié des informations biologiques qu’il a reçues, et cette moitié (c’est là qu’est le secret décrypté depuis seulement un demi-siècle) est désignée par le hasard. Cette introduction de l’aléatoire a pour résultat la multiplication des assemblages réalisables, chaque être est choisi parmi une multitude de possibilités, la diversité est la règle, l’avenir n’est pas prisonnier dans le présent, il en sera différent. Générations après générations, les populations changent, certaines se séparent et évoluent en fonction des opportunités et des obstacles rencontrés, des espèces s’isolent et évoluent. Nous constatons autour de nous l’aboutissement provisoire de cette différenciation. Nous, les humains, en faisons partie comme tous les membres des espèces sexuées. Mais nous nous sommes séparés d’eux en ajoutant un chapitre radicalement nouveau à cette histoire planétaire. Nous avons inventé la parole qui a marqué l’origine d’aventures sans précédent. Grâce à elle les rencontres sont devenues fécondes par la mise en commun qu’elles provoquent. Elles sont le moyen pour chacun de s’évader de la prison de son Moi. Contrairement aux autres vivants qui transmettent guère, semble-t-il, que des informations, nous sommes capables de mettre en commun ce qu’il y a en nous de plus intime, de plus mystérieux. Grâce à ces rencontres chaque membre de l’humanité participe à une réalité qui le dépasse ; il devient plus que lui-même ; il se métamorphose en participant à la communauté humaine qui le fait et qu’il fait dans un jeu de création réciproque. Ce livre que vous feuilletez polarise le regard sur la cérémonie du mariage. Les apparences sont celles de la fête, de la danse, des baisers ; mais le fil blanc qui relie tous ces épisodes fixés à l'improviste par le photographe les transforme tous en une illustration de la rencontre, illustration d'autant plus porteuse de signification que la diversité des êtres et des moeurs, cette richesse de tous, est plus étendue dans la bonne ville de Paris. Elle met en évidence le rôle de l'unique maître de cérémonie; il ignore ces différences, lui-même est invisible car il échappe aux pellicules, mais sa présence est manifestée par les sourires de tous, ces sourires qui métamorphosent l'événement en un avènement, celui de l'amour." Albert Jacquard

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